Tout va très bien, madame la marquise

mercredi 5 octobre 2011
par Ben
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Depuis juin dernier la situation économique et financière n’a cessé de se dégrader. Le Plan de sauvetage de la Grèce, ou il était surtout question de sauver les intérêts des banques allemandes et françaises n’a pas permis de réduire la dette publique du pays.

La politique d’austérité assortie plonge le pays dans la récession. Mais la contagion dont nous avions parlé n’est pas limité à quelques pays de la zone euro, elle frappe l’ensemble de l’économie européenne y compris l’Allemagne avec un taux de croissance proche de 0.

Pour défendre leurs profits, les capitalistes ont lancé une offensive dévastatrice contre les conditions de vie des travailleurs et des masses populaires. De leur point de vue, il n’y a pas d’alternative, il leur faut écarter la menace qui pèse :

- Sur la valeur des monnaies
- Sur la valeur de leurs biens
- Sur la solvabilité des banques

En un mot sur l’accumulation de leurs richesses, du capital qui constitue la force motrice de leur système.

Il s’agit de défendre le profit et pour se faire il faut encore par tous les moyens réduire la part des richesses qui revient aux travailleurs.

Ceux qui enseignent les théories relatives « au cycle vertueux du capitalisme » selon lesquelles l’enrichissement de la classe dominante entrainerait l’enrichissement de l’ensemble de la société, sont des charlatans.

Le Capital organisé s’attaque à l’ensemble des biens publics, des administrations, voire de la démocratie avec la complicité des dirigeants.

Osons espérer que le résultat des élections sénatoriales permette d’éviter la réunion du Congrès ! Congrès qui maintenant devrait dégager une opposition majoritaire à « l’inscription de la règle d’or » dans la constitution.

Mais le capital n’est pas seul à œuvrer pour la réalisation de ses objectifs, il trouve des alliés de poids qui contribuent consciemment depuis ces 30 dernières années et communiquent habilement auprès des populations de salariés. Ses meilleurs alliés ne sont pas les politiques, mais les « partenaires sociaux » qui se trouvent principalement dans le cercle des dirigeants syndicaux.

Les organisations syndicales ont une responsabilité déterminante dans la situation actuelle, elles ont au Crédit Agricole depuis 1981 accepté de signer au rabais des conventions collectives, des accords d’Entreprise, elles ont donné quitus aux patrons avec des avis favorables à répétition dans les Comité d’Entreprise pour des orientations politiques toujours destructrices d’emplois et réductrices de salaires.

La CGT seule explique et dénonce depuis 30 ans les dérives progressives exercées par nos dirigeants pour affaiblir le système coopératif. Ce système qui durant 80 ans a fait ses preuves pour satisfaire à la fois les besoins des clients et des salariés, système qui a fait ses preuves pour enregistrer une telle solidité financière qui a rendu envieux les requins de la finance.

Aujourd’hui, il est temps pour nous de sortir de notre mutisme pour expliquer aux salariés que notre opposition aux décisions patronales, nos refus de signature ne l’étaient non pas, par dogme mais par discernement et clairvoyance. Il est temps pour nous d’appeler partout à la grève, d’organiser seul ou avec d’autres des Assemblées Générales ou nous expliquerons simplement que si une grande partie des salariés ont des objectifs commerciaux c’est pour satisfaire uniquement des objectifs financiers. Ils verront maintenant distinctement comment ses objectifs financiers se réalisent et où ils mènent à terme.

Abaissement de la masse salariale, abaissement du coefficient d’exploitation, RBE, Résultats nets, provisions, reprise de provisions, dividendes, intéressement, PERCO, PEE, facturations, service client, objectifs, pérennité d’entreprise, fusion, coopération, mutualisation réorganisation, restructuration, dialogue social, collaboration, collaborateurs, partenaires sociaux, performance, excellence, utilité client . Non il ne s’agit pas d’une énumération à la Boris VIAN. Il s’agit de la panoplie de mots utilisés par les patrons, mots nécessaires à la bonne compréhension de tous les maux dont nous souffrons, nous salariés du Crédit Agricole (Crs er filiales). Des maux tels que dépendance, précarité, souffrance, culpabilité, individualisation, isolement, souffrance, peur, conseil de discipline, coupable, insuffisance, culpabilité, souffrance, séparation, divorce, souffrance, addictions, médicaments, isolement, abandon, souffrance, chômage, précarité, désespoir, MORT.

Nous CGT, représentant des salariés avons le devoir d’expliquer et de sauver nos collègues individuellement mais surtout collectivement. Au-delà des pansements que nous posons ici et là dans les conseils de discipline, les CHSCT, les DP. Nous avons le devoir de faire de la prévention collective. La prévention passe par l’explication (tracts, messages) et enfin par la mobilisation pour au moins tenter d’anéantir l’origine du mal. La mobilisation doit se faire absolument ce 11 octobre prochain, nous devons inviter les copains à venir nous écouter pendant que dans les salons calfeutrés de La Boétie, des négociateurs zélés décideront de l’avenir des 66000 salariés du crédit agricole. Mais quel avenir ? Dans quelle société ?

Nous allons traiter dans les prochains jours de différents sujets de la plus grande importance tel que « Conditions de travail, salaires, emplois », nous aurons un plan d’action, des tracts, des échanges, un cahier revendicatif bien construit. Mais à quoi cela servira-t-il si nous ne sommes pas collectivement solidaires pour appeler à la mobilisation, à la résistance.

Le 11 octobre nous devons montrer notre détermination et comme disait ARAGON « Il faut se souvenir de l’avenir ».


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