Depuis quelques mois, plusieurs manifestations et mouvements de grève rassemblent les salariés de diverses entités du Crédit Agricole pour exprimer leur "ras le bol" et faire entendre leurs exigences plus pressantes en matière de conditions de travail notamment.
Sans être parfaitement exhaustif sur ces derniers mois, peuvent être cités :
Pour la Caisse régionale de Charente Maritime deux Sèvres, plusieurs journées de grèves et manifestations contre le projet qui vise à délocaliser les sièges de Niort et Saintes vers un site unique à la Rochelle.
Et oui nos patrons poursuivent le travail inachevé des fusions : finie la garantie de maintien des anciens sièges… Bien sur, quelques économies d’échelle, un temps cachées et niées, sont à la clé, notamment en matière d’effectif.
Ce projet, qui porte un sérieux coup de poignard à l’économie des petites villes où sont installés les sièges abandonnés par le Crédit Agricole, fait l’objet d’une opposition soutenue par des politiques et des élus locaux. Des sociétaires se sont même vus refuser la possibilité de soumettre démocratiquement au vote une motion particulière concernant ce projet : [vert olive]le modèle coopératif serait-il malade au Crédit Agricole ??[/vert olive]
Pour la Caisse régionale Ile de France, mouvement de grève très suivi avec de nombreuses agences fermées contre le projet comportemental RC2.0 qui voudrait uniformiser la relation client-conseiller entre autre. Ce projet est considéré par les salariés comme un véritable endoctrinement qui, accompagné du funeste projet informatique NICE, n’annonce rien de bon pour les salariés du Crédit Agricole et ses usagers (autrement nommés "clients").
Pour la Caisse régionale Touraine Poitou, c’est plus près de nous dans le temps, pas moins de 500 salariés qui étaient en grève vendredi 20/09 pour dénoncer, entre autres, des conditions de travail qui se dégradent sans cesse, NICE ayant encore accélérer ce processus avec, en plus du travail certains week-ends, des contraintes techniques qui ne permettent pas de remplir les objectifs imposés et toutes les conséquences induites sur la rémunération variable, l’espérance d’évolution des carrières et parfois même plus directement sur l’emploi (l’insuffisance professionnelle n’est pas qu’un mythe).
NICE impose des contraintes et sacrifices à tous et génère en plus de nouvelles inégalités entre salariés par la distribution de primes discrétionnaires. La formule est vieille comme le monde : "diviser pour mieux … ".
L’ampleur de la mobilisation en ce vendredi de septembre démontre que nombre de salariés ne se laissent pas duper et redeviennent enfin les acteurs indispensables du rapport de force nécessaire au soutien de leurs revendications légitimes.
Force est de constater que la dégradation des conditions de travail dans les GIE informatiques CAT/CAS n’est pas uniquement liée à "l’indispensable phase de construction" au nom de laquelle la Direction nous appelle, depuis plus de deux ans déjà, à accepter de faire, avec patience compréhension et docilité, toujours plus d’effort et de sacrifice au quotidien, la nuit, les week-ends…
NON, cette dégradation est la conséquence de la stratégie globale du groupe qui presse sur la masse salariale (et donc les conditions de travail et de vie des salariés) pour extraire des profits maximums, dilapidés dans des "investissements" foireux dont personne ne porte la responsabilité et qui justifient le tour de vis d’après.
Quant à la négociation issue du "dialogue social", nous avons pu constater qu’elle conduit bien davantage à des reculs sociaux et à la publication d’accords creux qui restent de vagues discours sans concrète application, quand ils ne sont pas purement et simplement ignorés par la Direction qui passe outre et applique à sa guise.
Dans les GIE CAT/CAS, les exemples en la matière ne manquent pas :
PSA 2011 des ex-AMT,
calcul-information-versement de la prime G2,
accord OTT et NON respect des plafonds de sollicitation pour astreinte, assistance et intervention…
Par ailleurs, brandir la menace d’une révolte tout en acceptant bien vite de reculer, afin de ménager la chèvre et le chou, ne conduit pas davantage au respect des droits et des intérêts des salariés.
Nous voyons chaque jour, et depuis trop longtemps, ce à quoi conduisent ces deux attitudes.
A la CGT, nous pensons qu’il est grand temps que les salariés expriment collectivement et unitairement leur ras le bol et construisent ensemble le cahier revendicatif qui s’impose pour lever le carcan que l’on cherche à nous imposer, un carcan qui est le même partout et pour tous.
Forts de leurs savoir faire et de leurs revendications unitaires, portées par des organisations syndicales courageuses, les salariés ont les moyens d’obtenir des conditions de travail et de rémunération satisfaisantes sans mettre en péril nos entreprises (CR de CA, entités rattachées) qui dégagent, faut-il le rappeler, des résultats en constante augmentation et des bénéfices plus que satisfaisants (pour des coopératives, mutualistes, a-capitalistes comme le précisent leurs statuts).
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