Election des administrateurs MSA

DECLARATION CGT
samedi 18 avril 2015
par Ben
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Nous voilà en 2015 : la Sécurité Sociale a maintenant 70 ans d’existence.

Les élus CGT souhaitent commémorer ce qui fût et reste la plus belle conquête de la classe ouvrière en faisant un petit rappel historique sur les origines et les difficultés rencontrées par la Sécurité Sociale.

Alors que la France est occupée, les résistants de la première heure, FTP issus entre autre des rangs de la CGT, élaborent et négocient avec les autres réseaux de résistance, regroupés autour du conseil national de la résistance, un programme politique, économique et social appelé « les jours heureux ».

De ce programme naîtra la Sécurité Sociale et les 4 branches qui la composent, l’ancien secrétaire de la CGT, Ambroize Croizat, devenu Ministre du travail puis de la Sécurité Sociale en fut l’un des pères créateurs.

Ce formidable système a pu voir le jour dans une France dévastée et ruinée par la guerre.

Ce système basé sur la solidarité intergénérationnelle a pour devise « je cotise en fonction de mes moyens et reçois en fonction de mes besoins  » et il veille à assurer au salarié les moyens de vivre dans tous les cas où il ne peut se les procurer par le travail.

Les fondateurs de la Sécurité Sociale ont défini de manière précise ce qu’est « la cotisation sociale » et il convient de le rappeler : « La cotisation sociale est un prélèvement sur la richesse produite par le travail dans l’entreprise, elle est partie intégrante du salaire, payée à la fois par le patron et le salarié. Ni affectée aux salaires, ni affectée aux profits, le prélèvement est mutualisé pour répondre aux besoins sociaux des travailleurs résultant des aléas de la vie. Indépendant de l’État, il est géré par les travailleurs eux-mêmes, source de la création des richesses. »

Il faut aussi se souvenir que c’est contraint par les actes de collaboration à but purement lucratif de quelques-uns des siens que le grand patronat français a accepté sa mise en place mais il n’a jamais cessé ensuite d’exercer des pressions continuelles sur les gouvernements successifs pour réduire sa cotisation qu’il désigne comme une charge, un frein à la compétitivité.

Son message redondant, relayé par les médias pénètre telle une vérité absolue non contestable dans la tête de chacun des citoyens, au point de stigmatiser les défenseurs du système, désignés comme passéistes.

Il serait plus pragmatique de soigner la compétitivité des entreprises aux petits soins de leurs actionnaires et de délaisser la santé des travailleurs, ainsi le législateur n’a cessé d’empiler exonérations et allègements de cotisations, Aubry puis Fillon.

Et le gouvernement actuel n’échappe pas aux pressions du MEDEF et de la FNSEA, ainsi en 2 ans, il a rajouté d’autres cadeaux (CICE, Pacte de Responsabilité), relevant aussi les seuils de 1.6 à 3.5 fois le SMIC pour les allègements et exonérations.

Et le résultat de ces manœuvres ne relève ni du dogme, ni de l’idéologie, c’est un résultat concret, perceptible par tous : le transfert de la masse salariale (moins d’emplois, stagnation des salaires, exploitation d’une main d’œuvre illicite à bon marché) vers les profits financiers ne cessent de continuer en même temps que diminuent les ressources de la protection sociale.

Pour l’exercice 2013, les entreprises ont bénéficié de 40 milliards d’aides supplémentaires et elles ont distribué 58 milliards de dividendes aux actionnaires.

Mais qui paient ces cadeaux sociaux et fiscaux ?

Pour partie, les collectivités publiques, les services publics y compris l’hôpital et pour le reste le salariat et le contribuable.

Voilà ce que la CGT appelle le coût du capital supporté par le travail.

Les choix politiques délibérés d’un Etat partisan et bourgeois ruinent volontairement un système de protection sociale viable par une juste répartition des richesses produites par le travail.

La MSA est le régime obligatoire des salariés et exploitants agricoles, construit sur les valeurs du mutualisme que sont la solidarité, la responsabilité et la démocratie, pour faire vivre les territoires ruraux.

Ce régime bénéficie du guichet unique auquel nous sommes ondamentalement attachés. Le régime de la MSA n’échappe pas aux politiques d’appauvrissement de ses recettes et à l’augmentation des besoins de la population de son territoire.

D’ailleurs elle devrait dénoncer haut et fort les lobbying exercés par deux de ses principaux affiliés que sont le Crédit Agricole et Groupama, deux entreprises affichées comme coopératives mutuelles a-capitalistes qui voient dans le démantèlement de la Sécurité Sociale une opportunité commerciale.

Ces comportements immoraux sont honteux car ces entreprises bénéficient des mêmes cadeaux que les autres entreprises et affichent des résultats insolents alors qu’elles mettent en péril non seulement le système de protection sociale mais aussi la société Française toute entière par la financiarisation des dépôts de leurs usagers – et cela en toute impunité sans aucun rappel à leurs statuts.

Mais en attendant de gagner d’autres combats, revenons à nos seules prérogatives de délégués et administrateurs et tentons de trouver pour ce futur mandat des pistes permettant d’améliorer les budgets, qui pour l’heure nous échappent, tentons de gérer la pénurie d’aujourd’hui.

Nous pourrions, si nous étions indépendants, nous attacher à la prévention des risques, y compris des risques psycho-sociaux, extrêmement coûteux pour la santé. Mais pour cela, il faut oser affronter les entreprises, les exploitations créatrices de stress, celles dans lesquelles se dégradent les conditions de travail et de vie des salariés y compris ceux de la MSA dont vous avez directement la responsabilité.

Nous vous demandons de protéger la vie des salariés des entreprises affiliées, de renforcer les contrôles, de renforcer la médecine du travail, de laisser les médecins indépendants sans que vous n’exerciez de pression sur eux, vous devez entendre les remarques des CHSCT et des délégués du personnel des exploitations, des coopératives agricoles et du tertiaire.

Enfin, vous devez prendre les mesures drastiques qui s’imposent contre les entreprises maltraitantes de leurs salariés, les faire sur cotiser, les dénoncer en faisant fi des relations de proximité et de connaissance.

La MSA doit retrouver sa place, elle sait contrôler les salariés en maladie, elle doit être en mesure de contrôler et sanctionner les fabricants de maladies. Il vaut mieux traiter le mal à sa racine.

Et pour éviter tout conflit d’intérêts et d’influence quelconque, nous recommandons aux Administrateurs multi-entreprises de ne pas cumuler les mandats afin de rendre plus simple l’exercice de leur fonction et ne pas être en situation difficile d’être à la fois juge et parti.

La CGT veillera durant ce mandat à ce que ses Administrateurs assurent pleinement leur rôle de prévention, d’acteurs, force de propositions, porteurs des voix des syndicats, des syndiqués et bien entendu des salariés. Nos Administrateurs seront les défenseurs des intérêts particuliers de la classe ouvrière.


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