En synthèse sur ce sujet du PMT, nous souhaitons à notre tour faire un bilan de l’ancien plan et vous livrer notre perception de celui présenté aujourd’hui mais nous voulons aussi vous présenter d’autres possibilités, nos propositions.
Pour commencer, la situation aussi bien politique qu’économique n’est pas faîte pour nous rassurer et le dossier Euréka en cours, concernant le retrait des participations de CASA ne l’est pas davantage. Il est bien normal que nous fassions à notre tour un point sur ces 3 dernières années. Vous présentez avantageusement votre réalisation d’objectifs sur le PMT précédent et pour le suivant vous affichez encore et toujours pour l’avenir le maintien d’un coefficient d’exploitation bas, vous l’annoncez même dans les Echos, ce qui signifie que l’évolution de ce ratio tant dénoncé par la CGT depuis des années reste le leitmotiv utilisé pour les marchés. Il est aussi clairement affiché votre préférence, privilégiant l’actionnaire au sociétaire contrairement aux publicités diffusées dans les médias. Un double discours cache toujours une double vie et s’il y a un cocu ici selon nous, c’est bien le sociétaire. Vous prétextez la dépendance aux marchés, choisie par vous, pour alléger les bilans. A la CGT nous préfèrerions privilégier la coopération avec les épargnants, les déposants, les usagers et les sociétaires, en leur expliquant les bienfaits de l’épargne bilan ! Nous souhaitons défendre le poids des bilans, avec une épargne tracée dans les emplois, un PNB d’activité soutenu par un gain de part de marché et une marge d’intermédiation justifiée auprès des usagers avec en retour une moindre facturation, un juste coefficient d’exploitation, une juste profitabilité, agissant à la fois pour les salariés et pour un service, un conseil aux usagers de meilleure qualité ! Un juste retour à nos métiers, à nos valeurs mutualistes avec une réelle démocratie et de la solidarité où le pouvoir de proximité n’est plus soumis aux manipulations de la technocratie capitaliste. Rendre une vraie intervention, un réel choix aux sociétaires, leur rendre de véritables administrateurs représentatifs de la population de nos territoires et non d’une élite triée et choisie sur le volet pour ses accointances diverses et son pouvoir d’influence.
Les concentrations de coopératives et d’exploitations agricoles depuis les années 1970 au travers des PAC successives en témoignent et ne sont pas étrangères à la crise actuelle qui progressivement détruit les petites et moyennes exploitations agricoles étouffées, pas seulement par la grande distribution mais aussi et surtout par l’industrie agro-alimentaire, ou les dirigeants du crédit agricole avec nombreux et omniprésents des administrateurs dirigeants de la FNSEA. Le Crédit Agricole est depuis 120 ans le financeur de l’agriculture, ami aujourd’hui : mais quelle agriculture finance-t-il ? Et le métier d’agriculteur n’est pas le seul métier menacé, ils le sont tous par cette honteuse financiarisation de l’économie dirigée par les multinationales pour les seuls intérêts particuliers de quelques-uns !
L’opportunisme est une des causes principales de la cécité ! A la concertation du 1er octobre 2014, la CGT déclarait en présence de Monsieur BRASSAC, alors secrétaire général de la FNCA ! … aujourd’hui le Crédit Agricole, lequel nous direz-vous ? Dans ce savant montage, le crédit Agricole se retrouve dans une oligarchie f inancière, un cartel agissant sur les marchés faisant la pluie et le beau temps. Le Crédit Agricole banque universelle, pour lequel nous constatons effect ivement ce caractère universel à travers ses mult iples act ivités, ses mult iples part icipat ions, de l’immobilier, à l’agro-alimentaire en passant par l’énergie et les maisons de retraite. Sûrement demain dans la santé, les off ices notariaux, et ceux des huissiers……………….On comprend mieux avec le temps, les rét icences à accorder les cautionnements aux agences immobilières, à mettre en place les cautions CAMCA pour concurrencer PPD et Hypothèques. Ces stratégies méticuleusement, construites et associées aux lobbies exercées sur nos territoires avec les parlementaires, about issent à construire un empire avec les fonds des autres, des usagers très majoritairement issus du monde ouvrier, de l’agriculture, de la pet ite bourgeoisie.
L’Impérialisme est habituellement le stade supérieur réservé au capitalisme.
Et pourtant il est clair aujourd’hui que vous avez réussi à l’imposer au coopérat if, aidé par un Etat dont les gouvernements successifs ont été plus libéraux les uns que les autres. Aujourd’hui, en 2016, nous vous réitérons notre devise, de l’argent oui mais comment le faisons-nous et pour quoi faire ? L’argent doit se gagner dans de réelles activités utiles et pas sur les plus précaires ou démunis et il doit servir à soutenir les particuliers, les professionnels, les agriculteurs, les entreprises dans la difficulté, la solidarité des membres inscrites dans les statuts doit s’exercer en bonne moralité sans conflit d’intérêts et non être utilisée comme une opportunité capitaliste !
Nous ne pouvions pas faire l’économie de cette rétrospective générale, comme il n’est pas possible de ne pas revenir sur la situation des salariés des entités dont nous sommes les modestes représentants.
De votre nouveau PMT, nous comprenons la continuité : allègement des bilans avec la titrisation dé-consolidante, la déstructuration continue du PNB vers plus de commissions et de financier, le transfert d’activité vers l’usager, des fonds propres aspirés et menacés par des opérations successives de consolidation de CASA. Le dernier projet en cours sert exclusivement la solvabilité de CASA et à rassurer les marchés, nous ferons ultérieurement les commentaires qui s’imposent à ce sujet.
Toutes ces mesures et leurs conséquences sociales n’ont rien à envier au capital puisqu’elles
ont pour objectifs : rentabilité et profitabilité et nous constatons ainsi :
Des effectifs, des emplois : en stabilité négative pour les Caisses régionales mais
beaucoup plus incertains encore pour LCL qui a déjà subi une cure de minceur
excessive qui n’est sans doute pas étrangère à l’évolution de ses résultats.
Des salaires en stabilité négative avec des augmentations annuelles nulles dans un
contexte d’augmentation réelle des prix : le dossier rétribution des caisses régionales
n’est qu’un leurre pour les salariés, pas d’augmentation réelle et souvent ce n’est
même pas le transfert en fixe de primes variables mais seulement de celles garanties
alors que la part variable augmente et que l’intéressement véritable variable
d’ajustement dans la rétribution est destiné à baisser. Une belle affaire pour les
entités qui engrangent et engrangeront encore des allègements et exonérations de
cotisations en maintenant des bas salaires, encourageant la capitalisation avec le
soutien des mieux lotis qui ne défendent que les intérêts particuliers de leur
catégorie. Catégorie, comme les dirigeants, clairement allergique à l’impôt et à la
solidarité ! Aujourd’hui ils pensent encore échapper au pire et passer de par leur
« situation » entre les mailles du filet dictatorial et financier de la stratégie de la
classe dirigeante capitaliste.
Des conditions de travail continuellement dégradée par la masse de travail, une
insuffisance de moyens humains disponibles pour les réaliser, un système
d’information inadapté victime des choix d’optimisation et externalisation
galopante, des incivilités croissantes liées à la politique de PNB, une concurrence
organisée entre les salariés avec de la souffrance pour les uns, des risques
opérationnels pour les autres, un choix difficile entre maladie et conseil de discipline,
des arrêts maladie liés à l’activité et des burn-out croissants qui contribuent à ruiner
le système par répartition déjà asséché par la faiblesse des salaires, la diminution du
nombre d’emplois et les cadeaux somptuaires accordés aux grandes entreprises.
Après un tel constat, dans un contexte politique pro-Medef, soumis aux institutions
européennes et internationales, le monde des travailleurs désespère, sans perspective réelle
d’une évolution sociale favorable. Nous pensons que le Crédit Agricole a !!, les moyens de
tracer un autre sillon grâce aux valeurs mutualistes que nous serions fiers, et même très
fiers !, de mettre en oeuvre, autrement que par la seule communication, pour la satisfaction
du plus grand nombre : … usagers-sociétaires et salariés.
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