Les services publics nous y avons recours chaque jour, c’est la crèche, l’école, la cantine, les services municipaux … et hier c’était aussi l’accès à l’énergie électrique et au gaz et avant hier c’était l’accès à l’eau potable.
Puis il y a des services plus particuliers regroupés sous le vocable de Protection sociale. C’est l’accès aux soins, les prestations familiales, le traitement des accidents du travail et des maladies professionnelles et le paiement des retraites.
Il s’agit là de services publics très particuliers parce qu’ils appartiennent aux travailleurs, fondés par eux, payés par eux, gérés par eux et … progressivement l’Etat est venu s’immiscer dans cette affaire pour mieux déposséder les travailleurs.
Oui, la protection sociale est la plus importante des conquêtes sociales et nous devons la défendre et plus particulièrement la Sécurité Sociale.
En 1950, seulement 4 ans après sa mise en œuvre, le camarade Ambroise Croizat, Ministre des Travailleurs (et non ministre du Travail) nous alertait déjà en disant :
« Jamais nous ne tolèrerons que soit renié un seul des avantages de la Sécurité Sociale. Nous défendrons … à en mourir … et avec la dernière énergie cette loi humaine et de progrès ».
Qu’avons-nous fait ? Qu’allons-nous faire ?
Défendre la Sécu c’est avant tout bien comprendre, puis bien expliquer : la cotisation sociale !
La cotisation sociale est une part de NOTRE salaire, gagnée par NOTRE travail, puisée sur les lieux même de la création des richesses, au sein des entreprises pour être immédiatement utilisée ou redistribuée afin d’assurer les services de soin, d’aide aux familles et de retraite.
Un système mis en place par les travailleurs pour libérer la classe ouvrière de l’angoisse du lendemain, celle de la maladie, de l’accident, du handicap, de la vieillesse ; autant de situation qui ne permettent plus de travailler et condamne les familles à la misère.
Un système mis en place par les travailleurs pour permettre de soigner les enfants, d’aider au logement etc … autant d’aides qui font que la France est restée un pays jeune et dynamique, un pays mieux doté pour faire face aux crises !!
Et depuis plus de 40 ans, nous subissons des baisses de salaire constantes par le biais d’exonérations de cotisations pour baisser le prix de NOTRE travail.
Ces exonérations viennent gonfler les profits des entreprises et priver nos familles d’un système de soins efficient (aujourd’hui des centaines d’hôpitaux sont fermés et dans ceux qui restent le personnel soignant est à bout !) et gratuit (le forfait hospitalier ne cesse d’augmenter et le déremboursement va bon train) ; priver nos seniors de la retraite qu’ils méritent (le montant des retraites baissent et l’âge de la retraite ne cesse de reculer) et les plus démunis des aides indispensables à une vie digne (encore récemment le gouvernement rogne les APL).
Les cotisations non versées par nos employeurs (en cachette souvent car la cotisation apparaît sur la fiche de paie mais l’exonération est soigneusement cachée, y compris aux représentants du personnel à qui l’employeur refuse de communiquer ces montants - c’est le cas du Crédit Agricole !!) sont en partie compensées par l’Etat (à l’aide de nos impôts).
En somme, nous travaillons et payons avec nos impôts une part de notre salaire qui n’est pas versée par l’employeur !
Mais le but de cette supercherie est pire encore …
Le transfert du financement de la Sécu, de la cotisation vers l’impôt, est un hold-up encore plus grand : l’exonération de cotisation nous vole du salaire et la CSG nous dépossède complètement du système qui a libéré de l’angoisse du lendemain 3 générations.
L’augmentation de CSG ne doit pas être perçue comme une simple augmentation d’un impôt. Avec la suppression des cotisations sociales, il s’agit de la confiscation de notre droit à organiser et gérer notre Protection Sociale Universelle.
Notre système de Protection Sociale, financé par le travail est un système qui fonctionne très bien sauf à dire qu’un jour aucun travail dans aucune entreprise ne serait nécessaire. Les dysfonctionnements sont orchestrés avec des motivations financières qu’il convient de bien comprendre.
Quelques chiffres aident à comprendre le Hold-up dont nous sommes tous victimes :
Le système est viable
- le trou de la Sécu c’est 7 Mds
- les exonérations c’est 30 Mds au moins
Le déficit est ridiculement petit
- 7 Mds pour un budget global de 475 Mds
le budget de la Sécu est supérieur à celui de l’Etat (475 Mds contre 373)
le coût de fonctionnement de la Sécu est 6% seulement
- les complémentaires santé ont un coût de fonctionnement de 25% au moins
Conclusion : l’écart de 20% environ (de 475 Mds) est le montant que pourraient se mettre dans la poche, les quelques actionnaires qui pourraient géré demain la Protection Sociale à la place de l’Etat : voilà le mobile du crime !
Il faut par ailleurs prendre conscience que cette privatisation de notre Salaire Socialisé a déjà commencé par milliards avec le déremboursement qui pousse vers les complémentaires santé, avec la dictature des laboratoires pharmaceutiques privés et la multiplication des cliniques privées (parfois détenues par des banques).
Alors passons à l’offensive !
Mais cette bataille, comme bien d’autres, c’est avec tous les salariés du privé et du public, tous les jeunes, tous les privés d’emploi, tous les retraités que nous devons la mener.
Les jours heureux de nos enfants sont plus que jamais menacés : nous devons agir et agir vite !
Tous mobilisés le 10 octobre pour défendre nos services publics, notre protection sociale, notre accès à des soins de qualité gratuits, notre droit à finir notre vie sans angoisse et dignement !!
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