Vivre pour le meilleur ...

mardi 12 décembre 2017
par Résistante
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La France pleurait, en cette fin d’année 2017, le décès de « l’idole des jeunes » et nous regardions médusés la mobilisation possible …

Au-delà de l’artiste, beaucoup de personnes interrogées évoquent plutôt la fin d’une époque : mais de quelle époque parlent-ils ? Leur chagrin serait-il plus profond ? serait-il autre ?

Les débuts de l’artiste, c’est encore un peu l’époque du plein emploi, l’époque où pépé va chercher, chaque mois à la Poste, sa pension de retraite. Eh oui, avec Mémé, ils sont libres, ils habitent chez eux grâce à la retraite et ça tombe bien, car la nouvelle belle fille ne les aime pas !

Eh oui mon brave Monsieur, à cette époque leur fils aussi a refusé de « mourir d’amour enchainé » alors le fiston a divorcé et s’est remarié !

Les français peuvent s’arrêter de travailler pour se soigner, ils profitent des congés payés, ils travaillent et pourtant …

Ils revendiquent encore !

Et ils arrachent, en 68, des augmentations de salaire, des congés, encore, pour un « Twist à Saint Tropez » où ailleurs. Les filles osent, non seulement écouter « Que je t’aime » sans rougir, mais elles exigent la liberté de leur corps. Alors Simone Veil, forte de tout ce soutien, souffrira qu’un député réactionnaire l’accuse de vouloir « exterminer les fœtus » : l’accès à l’avortement médicalisé, au planning familial et à la pilule contraceptive voient le jour. Dans la rue « sens commun » n’a pas de place !

Mais dans les bals populaires, les mémoires sont orientées : « si les ricains n’étaient pas là !! » supplante « les jours heureux » du Conseil National de la Résistance (CNR) que pourtant nous savourons tous …

Johnny aussi porte ce rêve américain : mais de quel rêve s’agit-il vraiment ? Avons-nous oublié que les timbres graves du blues sont l’expression puissante de la volonté d’émancipation des esclaves afro-américains, condamnés par le capitalisme à récolter le coton d’une part et, à nous placer longtemps encore, sous l’addiction du sucre à tout va ?

Comme le sucre calme la faim, le bonheur et le bien-être ont endormi la révolte alors nous avons oublié que l’essence même du Rock est une volonté puissante d’émancipation. Nous nous sommes laissés bercer d’illusions et il est difficile maintenant d’allumer le feu : Comment redonner l’envie, l’envie d’avoir envie ?

Nos jeunes auront-ils envie de sauver leur clé d’entrée à l’université ? Avec la contraception et le droit à l’avortement, ils nous avaient promis une France de vieux. Eh bien non !!

La politique familiale issue du CNR nous offre des jeunes, nombreux. Alors, plutôt que d’augmenter les moyens de formation, ils habillent la sélection en orientation : Macron réussira-t-il où De Gaulle, Devaquet et Villepin se sont cassés le nez ? Le baccalauréat est jusqu’ici resté le sésame d’accès à l’université.

Nos retraités auront-ils envie de sauver leur émancipation, gagnée par leur travail et payée par le nôtre ? La politique sociale et de santé issue du CNR nous offre des vieux, nombreux, qui apportent à la société bien plus qu’ils ne coûtent : ils consomment, ils œuvrent bénévolement et lorsqu’ils ne sont plus en capacité de le faire, les capitalistes voient encore en eux l’occasion de se faire les choux gras : les EHPAD se transforment en industrie de maltraitance humaine, la CSG vient ponctionner les retraites en même temps qu’elle porte l’ultime coup de poignard à la Sécu pour TOUS, financée et gérée par les travailleurs, grâce à leur travail.

Mais les jeunes et les vieux, c’est pas nous !! Me direz-vous ?

C’est vrai … Ce le fut assurément et ce le sera peut-être, si les glyphosates ne nous emportent pas avant.

Mais les travailleurs ? … C’est bien nous ! Vous savez, ceux qui ont la chance d’avoir encore un travail, aujourd’hui, au Crédit Agricole. Alors le code du travail, les droits des travailleurs, c’était bien les nôtres qui étaient attaqués ! Mais nous n’avions pas envie de nous battre …

Non, nous attendions, nous attendions 2018, vous savez l’augmentation des salaires du Crédit Agricole, autofinancée par les salariés eux-mêmes : ça ne coûte rien au patron !

C’est le même principe que le pouvoir d’achat, il va augmenter le pouvoir d’achat en 2018, sans que le salaire brut n’augmente, bien au contraire. Mais au Crédit Agricole, il faudra attendre un an de plus … pourtant on était pilote sur ce coup-là !

Enfin chut !! Le pouvoir d’achat, les cotisations maladie, la CSG, le SMIC indexé ou pas sur l’inflation, l’inévitable baisse des pensions de retraite qui suivra la fusion de l’AGIRC et de l’ARCCO, balayée par la nouvelle réforme Macron des retraites, l’assurance chômage revisitée : tout ça : c’est politique ! C’est pas dans mes prérogatives : moi je cause syndical et en plus je suis pas chômeur, enfin pas encore …

Alors je peux, peut-être, vous parler du produit net bancaire (PNB) d’activité qui souffre, qui souffre des taux durablement bas, qui souffre de la protection excessive des usagers contre la facturation « légitime » de nos services, qui souffre malgré des commissions qui progressent - parce que l’assurance, ça marche du feu de Dieu ! Bah oui : quand la population est exposée à tous les risques, l’assureur se frotte les mains ! Puis, il y a les contraintes réglementaires, qui nous étranglent, plus possible de jouer comme nous voudrions avec le fric des déposants, non ! En plus, il faudrait assumer nos risques et garantir une part de leurs dépôts. Bon, pour l’heure ça va encore, on joue et on gagne, la part du PNB financier augmente mais qu’on soit clair : c’est pas grâce au travail des salariés !

- Les « clients » de base exigent de faire le travail euxmême, ça nous impose des in-ves-ti-sse-ments informatiques de ouf !
- Et la « clientèle spécialisée » exige du conseil de haute voltige, des spécialistes qui nous coûtent un bras en formation tant notre créativité à fabriquer les produits qui contournent les évolutions législatives est dense.

Bref, vous l’aurez compris, les métiers de demain ne sont pas ceux d’aujourd’hui, il va falloir vous bouger pour assurer votre em-plo-ya-bi-li-té.

Les salariés du Crédit Agricole seront très probablement comblés dans les années à venir, avec : des plans de départs volontaires, des plans de départs anticipés et ceux qui resteront n’auront pas le luxe de se plaindre de leur qualité de vie au travail, auprès des CHSCT disparus ! Comme ils auront été braves et patients, ils auront en 2019, une revalorisation de la grille de RCE, à moins que … la mode participation/intéressement ne reprenne du poil de la bête. Mais ça c’est politique : alors je m’arrêterais là !

Non … avant d’en finir, moi aussi je vais vous dire « ce rêve en moi avec ses mots à lui » : « il faut s’endurcir, sans jamais se départir de sa tendresse. »

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C’est là toute la différence entre le révolutionnaire et le capitaliste …


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